dimanche 24 avril 2016

Papa, je suis une fille

D'une prison à une autre voilà une réalité, la mienne !
Après avoir endurée souffrances morales et physiques, il est temps de faire le point sur ma situation.
Aujourd’hui, je ne vis plus mon corps comme une prison, mais il me faut subir le rejet des miens et de la société au non de la morale et des dogmes religieux.
Que de chemin effectué, que d'obstacles franchies et de montagnes gravies pour avoir le droit d'exister.
Attendre 42 ans pour être enfin en paix avec mon corps et mon intime.
À 34 ans apprendre que le cancer me voulait morte dans les 6 mois.
Pour mes 17 ans devenir celle sur qui repose toutes les responsabilités.
Période faite de devoirs et abnégation, attendre mes 31 ans pour en être libéré.
Vivre pour mes 10 ans l'inceste et les la violence physique et moral d'un père qui ne pouvait entendre mes mots.
Mots prononcés avec naturel et conviction, papa je suis une fille.
Comprendre il y a peu le pourquoi de mon ressentie et de mes affirmations du passé.
Avoir enfin toutes les réponses sur moi et l'attitude des miens à mon encontre.
Comprendre qu'être mal née à provoquer toute cette souffrance, cette violence.
Comprendre le choix fait par un père à l'annonce de la malformation de son enfant.
Une de ces malformations qui rendent toute chose difficile pour ne pas dire impossible (être des 2 sexes).
Son besoin in-contient de perpétrer les traditions, sa lignée lui ont fait prendre le choix d'avoir un héritier de plus.
Un choix lourd de conséquences !